lundi 11 novembre 2013

corbeilles



    photo Philippe Marc, Marseille, novembre 2013

Il faudrait un autre mot. Ces petites choses ne constitueront jamais des pensées, encore moins un texte. Alors qu’en faire ? Les jeter ? – mais j’oublie souvent de vider les corbeilles – et puis grande est la tentation parfois d’y aller fouiller…
Alors, ici - j’ose espérer qu’on est entre amis – on commence à connaître mes faiblesses impudeurs – on me priera de vider ma corbeille ailleurs ou de la garnir de merveilles, on fera ce que lecteur dira. Corbeille n’est pas corne d’abondance. Pas même corbeille de fruits.

Le premier infini, ce serait la course du vent sur l’infini de la mer.
Le deuxième infini, ton absence et mon manque. (cf. Munro, Les lunes de Jupiter )

Au cours de la lecture de blogs ou sites amis,  ai fait plusieurs lapsus de lecture et écouté musique en liens : dans l’ordre :
·      lied de Schubert « Gesang der Geisher über den Wasser » (texte Lelius « le chant des esprits au-dessus des eaux » Les Cosaques des frontières) : pendant onze minutes, vibrent cœurs et cordes s’élèvent voix  esprits au-dessus des eaux…
·      Trio for flute, cello and piano, op. 78 de Hummel (texte Christine jeanney, Tentatives) : plus de quatorze minutes de musique oblique
·      Prelude n°1 de Messiaen « La colombe » (ibid) : deux minutes trois secondes d’envol en diagonale au-dessus du clavier
·      « Les idées heureuses » de François Couperin (jouées au piano par l’auteur du blog du même nom Didier Da Silva) : cinq minutes sept secondes de clavecin au piano, une des pièces préférées du compositeur.

Au lieu de « sons dénués de sens » ai lu « sons dénudés… » « sons dénués de sang » : qu’est-ce que ça révèle de mon absence à l’écrire ?

Le troisième infini serait musique.
Le quatrième infini, la langue.
Le cinquième infini, la conversation entre la musique et les mots, silences compris.

Dans la corbeille de la mariée, on mettrait aussi d’autres infinis.

Vider la corbeille 


dimanche 3 novembre 2013

du pôle nord à ici maintenant


Du pôle Nord à ici maintenant



Les vacances s’achèvent à coups de hache dans la glace. Métaphore, presque pas. Du mouvement, du vin blanc, du beau temps, de belles gens, surtout de belles gens, telle pourrait être la synthèse de ces vacances. Et une dernière surprise - cosaque – j’en parlerai plus tard- pour finir l’été indien de Toussaint.





Avant, il y aura eu l’inauguration du Pôle Nord à Marseille, l’Estaque. Après le « S » tu longes les containers, tu passes devant la maison de Gérard Meylan et tu y es ! Dans l’immeuble de la société Intersub des années 70, l’agence de voyages imaginaires a élu résidence. Il y avait donc la fête jeudi soir, avec les comédiens-musiciens, d’autres groupes de musiciens et de belles surprises. C’est beau d’assister à la naissance d’un tel lieu dans un tel lieu – au nord de Marseille ! le point d’exclamation manque de précision, je sais, mais je ne rédige pas un billet d’humeur, seulement d’humeur belle, alors je ne vais pas entrer dans la polémique sur Marseille (capitale de la culture et des règlements de compte) mais simplement témoigner de mon attachement à l’Estaque, cette petite ville dans cette grande ville au bord de cette grande petite mer…



Avant le Pôle Nord, il y aura eu l’expo-photo de ce photographe de la surréalité, Gilbert Garcin, sa première expo marseillaise alors qu’il vit à Marseille. L’atelier Detaille accueille une quarantaine de ses magnifiques photos noir et blanc aux titres parfois humoristiques, parfois philosophiques, voire métaphysiques. Le choix décisif, l’ambitieux, le funambule, le danger des images, se rendre utile, connaître ses limites, faire de son mieux, s'y retrouver, s'y perdre…




Avant ce jeudi, il y aura eu mercredi, mardi, lundi tranquilles avec promenades dans la colline, reprises et réécritures dans le vivier.



Avant, il y aura eu trois jours en Quercy, à festoyer, danser, rire, ripailler, rimailler, discutailler… sans savoir que Lou Reed s’en allait…



Avant, il y aura eu découverte de Bolano, avec un recueil de textes posthume le secret du mal contenant un bijou, « Labyrinthe », texte construit sur une photo du groupe Tel quel.



Avant, il y a eu un jour et il y eu une nuit, avant un autre jour et une autre nuit, avant et encore avant… mais je crois que le premier jour de vacances il y a eu l’expo Le Corbusier , celle des chercheurs de midi au J1 à Marseille. Et encore avant, l’expo Camus à Aix.

Et maintenant ? Rien ou très peu…

Des copies à corriger, des cours à préparer, ou peut-être le dernier jour de vraies vacances. Je ne vais pas reprendre le contact avec mes élèves par la correction d’un devoir. On travaillera à partir de leurs représentations du Moyen Age et de la légende arthurienne, peut-être juste de la lecture…