photo d'une photo (espace Pouillon), décembre 2015 |
Mais tu vas trop vite. Avant, juste avant, il y a eu :
deux jeunes filles à un mètre l’une de l’autre observant les mains animées et
bruyantes de l’une ou de l’autre. Pas une dispute mais le visage expressif de
celle qui me fait face parle de quelque chose à laquelle je n’ai pas
d’oreilles.
Peut-être du noir qui
porte une musique rose à cravates ?
Au début, il y a eu le langage… dévalant les escaliers ces
trois filles s’expliquant langage direct/indirect – ce que j’entends qui tend
mon oreille à les suivre discrètement « par exemple Je te déclare mari et
femme, s’il te dit ça, c’est que ça va se faire, c’est du langage
direct… » - Flip flap – flip flap – flep – flep – flep (pas décroissant
dans l’escalier).
Et le rose de la
cravate, le même que celui du costume ? Non moins électrique et oblique
–rose pâle oblique – oui c’est ça rayures roses sur fond blanc – rayures
elles-mêmes striées de blanc étincelle
Froissement étoffes – couinent couinent les bottes aux
semelle de crêpe – tapotement plus élastique – tap tap – tap tap – tap tap
hauts talons féminins
Chapeau blanc soleil
panama – tête baissée à lunettes silencieuses mains dans les poches
Violon voyageur à l’intérieur – images film de Walid Ghali –
Sur la route de Djerba – bruit mat de la vague qui retombe – mais avant, avant…
dehors – silence creusé immédiatement par l’avion – puis mouette – séquence
ciel et paroles en l’air – ajout de rires aériens avant de retomber lourdement
« Tu devais rigoler comme une folle je suppose – oh putain ! »
Deux autres femmes en conversation – je les suis – s’interrompent – m’éloigne –
reprennent « C’est lui qui n’a pas eu le courage de me dire » voix
désillusionnée – roulement de la valise rose à roulettes sur le goudron gris
Nous y voilà, le rose
Espace Pouillon – violon voyageur – déclic et cliquettement
de cette énigmatique lame métallique ondulante – bruit mat de la vague qui
retombe
Lui enfin, ce noir
chapeau blanc costume rose, cravate rose rayures blanches, lunettes noires,
note élégante et tapageuse à la fois. Quel paysage sonore dans sa tête ?
Tapage silencieux d’une image qui m’électrise.
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