Photos Philippe Marc, Avignon octobre 2014 |
Ce que j’aime le plus dans les portes, c’est leur
possibilité de s’ouvrir. Comme les livres, comme les fleurs, comme un phare, elles
délivrent un parfum ou un message ou encore ouvrent un chemin possible dans la
nuit. Elles nous ouvrent d’autres portes. Aimables portes de prison
lorsqu’elles n’emprisonnent plus.
Nous, nous payons pour entrer, pour l’exposition mais aussi pour sentir un
peu comment c’était, ce que ça faisait, la détention dans ces lieux qui ne
détiennent plus que des œuvres d’art. Loin de détenir un bout de vérité, nous
sortons tout de même, soulagés, de voir le
ciel par-dessus les toits, si bleu si calme… Parce que la première fois,
nous n’étions passés qu’en coup de vent, nous sommes revenus à la prison
Sainte-Anne à Avignon pour mieux apprécier « La Disparition des lucioles ».
Dresser un jour la liste des choses qui ouvrent. Oui, mais
voilà. Il n’y a pas que ça. Il y a quelque chose qui veut entrer de force…
Comme si l’écriture mettait un pied dans la porte que je tente désespérément de
refermer quand je vois qui a sonné à l’entrée. C’est d’abord la pensée de cet
ami sur son lit d’hôpital, là-haut au nord de Paris, pour lequel on aimerait
tant que les avenirs s’ouvrent encore à l’infini ou presque. Plus qu’une
luciole, il a été, à une période de ma vie où tout semblait se fermer, presque
un phare dans la nuit.
Refuse de fermer les yeux.
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