Photo Philippe Marc (merci)
C’est comme ça chez moi. Il y a toujours trop de lumière, trop de
silence, trop de ciel, trop de temps pour t’écrire. Trop d’espace aussi. Alors
je sors et je marche et là, ça commence. Ça commence à écrire. Ça marche et ça
écrit, ça t’écrit. Et là, ça traîne pas, vient le désir – le besoin – urgent
d’une chambre à soi. Le premier café fait l’affaire. Je m’installe à une table
donnant sur la rue ou en terrasse s’il fait beau. Il me faut le bruit de la ville.
Le bruit me rend plus présente au
silence en moi. Je sais ce que tu penses en lisant ces mots : que je joue
avec les mots encore. Tu continues à lire cependant, tu souris même. Tu sais
que lorsque j’aurai épuisé tous les mots, tous les mots de l’écrivaine – ô si
vaine – les vrais mots sortiront. Ceux qui ont quelque chose à dire, à te dire.
C’est comme ça chez moi.
Ce texte te ressemble bien. Je te vois, assise à la terrasse du café, élève appliquée, penchée sur ta feuille, je t'imagine, si loin, si près, car les mots sont des petits ponts entre les amies éloignées... Et la photo est magnifique, comment fait-il le photographe, pour capter à la fois la lumière, la beauté de la fleur, l'abeille saisie en plein vol...
RépondreSupprimerEsperluette