mercredi 12 mars 2014

rendre compte #6




Photo Philippe Marc (merci)

C’est comme ça chez moi. Il y a toujours trop de lumière, trop de silence, trop de ciel, trop de temps pour t’écrire. Trop d’espace aussi. Alors je sors et je marche et là, ça commence. Ça commence à écrire. Ça marche et ça écrit, ça t’écrit. Et là, ça traîne pas, vient le désir – le besoin – urgent d’une chambre à soi. Le premier café fait l’affaire. Je m’installe à une table donnant sur la rue ou en terrasse s’il fait beau. Il me faut le bruit de la ville. Le bruit me rend  plus présente au silence en moi. Je sais ce que tu penses en lisant ces mots : que je joue avec les mots encore. Tu continues à lire cependant, tu souris même. Tu sais que lorsque j’aurai épuisé tous les mots, tous les mots de l’écrivaine – ô si vaine – les vrais mots sortiront. Ceux qui ont quelque chose à dire, à te dire. C’est comme ça chez moi.

1 commentaire:

  1. Ce texte te ressemble bien. Je te vois, assise à la terrasse du café, élève appliquée, penchée sur ta feuille, je t'imagine, si loin, si près, car les mots sont des petits ponts entre les amies éloignées... Et la photo est magnifique, comment fait-il le photographe, pour capter à la fois la lumière, la beauté de la fleur, l'abeille saisie en plein vol...
    Esperluette

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