Cette image (et toutes celles qui suivent) grâce à l'œil de Philippe Marc que je remercie vivement. |
Je te raconterai ce pays bleu blanc beige qui n’a pas de
nom. Ou peut-être la Sauvargue. Les paysages de cette contrée tiennent à la
fois du désert de Kalahari et de l’île Solitude dans la mer de Kara, de la
Méditerranée ou de la Mer Blanche. Enfin j’imagine. Il est d’autant plus
difficile de les caractériser qu’ils changent tout le temps. On a l’impression
parfois d’être sur la banquise du grand Nord, parfois sur les dunes du grand
Ouest. Difficile aussi de les délimiter, les frontières se déplacent sans arrêt,
tout change sans cesse de place, même le haut et le bas. Le sol aussi est
incertain. Il est imprudent de s’éloigner de la piste. On avance avec
précaution sur une croûte de sel d’un marais asséché et soudain on s’enfonce
dans la vase noire de la lagune. Les sables mouvants ne sont pas des légendes.
Je ne te raconterai pas le vent car le vent se raconte tout
seul. Il souffle des histoires à faire peur et à soulever les caravanes. On a
vu les campements des derniers nomades – détruits/reconstruits – soulevés
et déplacés de deux ou trois lieues par la seule force du vent. Plus que les
être humains, c’est le vent qui crée les formes de cette contrée improbable.
Ici, les hommes semblent avoir perdu le combat contre la nature. C’est
justement parce qu’ils ont considéré les choses comme un combat qu’ils ont
perdu. La piste unique, creusée par les dernières grandes pluies du printemps,
met à mal les véhicules.
Je ne te raconterai pas non plus les couleurs, les images de
l’arpenteur y pourvoient amplement et bellement. En revanche, je te dirai ceci :
ici, il y a de drôles d’oiseaux qui ressemblent aux maillets d’Alice et de la
Reine de cœur lors de la partie de croquet. Tu ne me crois pas ? Tu dis
que c’est un conte pour enfants ? Je te montrerai les images, tu verras…
Pour l’heure, il est tard.
belle façon de ne pas le dire
RépondreSupprimerle rend désirable
merci Brigitte
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