De l’usage des cahiers – 5
Photo prise hier aux Rencontres du 9e art, à la Cité du livre à Aix |
C’est
un cahier dit de musique de 6e
comme l’indique l’étiquette autocollante apposée dans la partie supérieure
gauche. Sur la couverture verte, est imprimé un dessin noir et blanc
reproduisant l’œuvre d’un sculpteur – d’après
Bourdelle indique la mention. Il s’agit d’un archer, bandant son arc. La
posture de l’homme n’est pas ordinaire : le genou droit prenant appui sur
un rocher acéré tandis que le pied gauche s’appuie sur un autre rocher, la
jambe gauche étirée presque à son maximum. Au milieu de la couverture, sous le
dessin, figure HÉRAKLÈS et en dessous
une sorte de logo représentant une sphère quadrillée traversée par la mention
MONDIAL et surmontée d’un aigle ailes déployées. On note aussi la mention ALFA
SUPÉRIEUR en petites capitales et en italiques. Enfin, dans la partie
inférieure, est inscrit le nombre de pages, le label NF/ Cahiers scolaires/
Lic. 74 et N° 103.
Le
cahier ouvert, il s’avère que ce n’est pas un cahier de musique (pas de page à
portée avec les cinq lignes portant les clés et les notes) mais un cahier
ordinaire. Avec des lignes ordinaires qui ne portent que l’encre des mots. Le
cahier a peu servi : seules trois pages ont servi de trace écrite à ce
qu’on pourrait appeler une initiation à la théorie de la musique. Les deux
cours s’intitulent respectivement : « LA MUSIQUE (THÉORIE) - j’ai
noté (THEROIE) » et « LES QUALITÉS DU SON ».
La musique utilise des SONS produits pour la
mise en vibrations d’un corps sonore : ex (doublement souligné en
vert) : la corde d’un violon. Le Son possède quatre qualités qui
sont :
-
LA HAUTEUR
-
LA DURÉE
-
LE TIMBRE
-
L’INTENSITÉ
La
jeune femme qui enseignait la musique – son nom m’échappe – a été non seulement
l’objet des premiers chahuts auxquels j’assistais mais aussi de la cruauté des
élèves de ma classe. Ce cahier ne fait aucune musique. Il n’est que témoin muet
aphasique de la détresse d’une enseignante mal préparée – l’est-on
jamais ? – et du malaise d’une fillette mal préparée à l’entrée au
collège. La hauteur de la voix du professeur était très haute. La durée très
aléatoire mais le cours toujours trop long pour elle. Étrange, le timbre (différence quand deux instruments différents exécutent un même son – ex :
si une clarinette et un piano jouent une même note, la différence
caractéristique du son obtenu est son timbre.) de ce qui se jouait en
classe, tant la différence entre la voix des élèves semblait à des années lumière – mais sans
lumière – de la note que tentait de faire entendre la jeune femme. Quant à
l’intensité sonore de ses cours… et de ses crises de nerfs…
À la
chorale, c’était une femme différente, complétement différente, qui faisait
régner l’harmonie. Le chant pouvait s’élever. Je n’ai pas de cahier de chorale.
souvenirs communs (cahier) - et ma foi la nonne qui enseignait aurait eu mal à partir avec notre troupeau si elle n'avait raidi sa petite taille et fait montre de sa faiblesse... alors nous l'ignorions elle et sa musique (qui se ramenait en gros au chant grégorien - l'aime malgré elle)
RépondreSupprimerLa hauteur de la voix idem, impossible
J'aime votre façon de décrire
tellement touchée par vos mots et ces souvenirs communs et ma foi, je la vois la petite nonne de votre enfance, et vos oreilles et celles de vos condisciples sourdes au chant grégorien, et je l'entends le chant grégorien et vous en remercie grandement...
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