Rendre compte #1
Partir en voyage, un lundi où l’on devrait travailler. Un
lundi au soleil qui plus est. J’aurais dû me méfier. Mais je suis de celles qui
se fient. Qui se fiancent à l’inconnu qui passe. Tant pis s’il a un couteau
dans la main ou une vengeance à prendre sur la vie. Partir donc un lundi matin
dans l’autre sens que celui du travail alimentaire. Partir bien plus loin que
la trentaine de kilomètres qui nous sépare de notre destination.
Aujourd’hui, c’est à notre tour de se nourrir. Être excitée
comme les veilles de départ en vacances, enfant, dormir très peu, se lever très
tôt. Vérifier le sac une dernière fois. La petite monnaie pour le bus, la
trousse de stylos, le cahier, et le livre pour le voyage. On ne va pas loin
pour pas longtemps. Mais on veut que cette journée sorte de l’ordinaire. Alors
on ne prend pas la voiture mais le bus. Le n°50 pour Marseille, par
l’autoroute. 5 euros 70, et l’aventure commence. On sort Autobiographie des objets de François Bon qu’on a spécialement
choisi pour l’occasion. On frémit au sort des grenouilles qu’on repérait les yeux dorés, qui sont le seul signe par quoi on la
reconnaît. On se délecte de l’expérience du microscope tenu à l’envers
pour revoir autrement ce qui m’entourait
– et n’en pas revenir. On souligne quelques passages. On regarde par la
vitre les conducteurs des voitures qu’on surplombe. Ça bouchonne un peu, mais
on s’en fiche, beaucoup trop en avance, de toute façon.
On arrive à la gare Saint-Charles, à 8h20. On ne traverse
pas la gare (plus rapide) mais on la longe de l’extérieur pour profiter du
soleil et de la vue. Ça fait une éternité qu’on n’est pas passé par là (de
toute façon ça n’existait pas avant la réfection de la gare). Avant de
descendre les 109 marches du grand escalier, on jette un œil à cette ville
voyageuse qui a connu tant de départs et tant d’arrivées. On hésite à prendre
une ou deux photos des statues commémorant les colonies françaises. Non, on
n’est pas venue pour faire du tourisme. On se dirige vers le boulevard
d’Athènes. Au n°31, on entre – en trébuchant sur le palier légèrement surélevé -
dans la libraire du CRDP. L’une des intervenantes du stage est déjà là. La
responsable de la formation ne tarde pas. Bientôt tout le monde est là
pour l’atelier d’écriture autobiographique.
Il est 9 heures, le voyage commence. Il va durer deux jours.
[à suivre]
un atelier d'écriture autobiographique, quelle chance tu as... c'est un voyage que j'aurais bien aimé faire avec toi !
RépondreSupprimerBises
Esperluette
oui, je la mesure et la pèse cette chance! ne t'inquiète pas, on en fera un autre de voyage: n'oublie pas qu'on doit toujours aller voir la maison de Virginia...
SupprimerEt bien , ,j'espère que ce sera un délicieux grand-bain de mots ,,,sans hate ,,av'ec exploration au microscope , Et j'aime beaucoup que tu nous revienne ,et le "( a suivre )" D 3
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