Qui
souffle la colère ? Le vent ? Ou cet adolescent en détestation de
l’humanité tout entière que je n’arrive pas à me sortir de la tête ?
Peut-être cet adulte qui refuse de mourir à soi-même ? Son moi
constrictor ? Qui ne s’apaise ? Que ne m’apaise ?
Lire
alors. Ne pas s’apaiser néanmoins. Ni la colère dehors, ni le vent de colère
dedans. Colère n’est pas indignation. On préfèrerait. Pour le sens. Ici, le vent
souffle dans tous les sens. Plus tôt, plus au nord, il y eu vent déchaîné, au cœur de la nuit où elle était animal tremblant. On le sait elle
nous l’a dit même si maintenant ça s’est un peu calmé. Le vent creuse, vide le
ventre. Qu’on emplit alors n’importe comment avec n’importe quoi. Extra cookies
avec de gros chucks de chocolat. Délice fugace. Gavage creuse notre faim. Mais quand le repas est fini, la faim reste.
Manque toujours là. Colère tapie, prête à bondir, à griffer, à écorcher encore,
à faire mal.
Plus
tard, ça se calme un peu. Et la faim, et la colère. On a fait appel à la
volonté casquée comme Minerve, avec la lance et le bouclier. On a lu, surtout.
Surtout ceci « Je vais m’être agréable[1] »
et cela plus tôt : « Ce besoin d’écrire, c’est à mon sens et pour une
grande part, le besoin de jouir de soi. Et comment mieux jouir de soi que de
s’enfouir au plus opaque de son intériorité en vue de donner forme et existence
à ce qu’on y rencontre ?[2] »
On s’emporte alors, autrement. On s’en porte mieux, probablement. On s’autorise
à s’emporter. On s’emporte.
(03/02/2013)
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