Photo de Philippe Marc (merci!) prise le 07/06/2013 |
Céder au bleu, un
vendredi après-midi où on se laisserait docilement conduire à Marseille pour
visiter le MuCEM. Céder au bleu du rêve et au rêve de Marseille. Rêver le ciel
et la mer, au bleu cigale et au bleu-vert apollinaire. D’abord on entrerait
pour mieux sortir : on ignorerait délibérément le plan gracieusement
offert et commenté par une hôtesse gracieuse. On se laisserait porter par les
passerelles noires en pente douce jusqu’au quatrième niveau. Pour l’heure, il y
avait un ciel en puzzle à reconstruire. Pièces de bleu ciselées de noir. Comme
l’une des expos « Le noir et le bleu. Un rêve méditerranéen… » On
avait le temps, on reviendrait plus tard voir les expos. Cependant, au détour
d’un angle noir/bleu, on reconnaîtrait un texte cher et on se dirait que
c’était exactement ça…
« […] et il me
sembla comprendre d’un coup
à me remémorer mes rêveries de la
salle des cartes,
comment le sommeil d’Orsenna et la
prise détendue
de sa main avaient fini par noyer
ses frontières
les plus proches dans les brumes
lointaines :
il y a une échelle des actes qui
contracte brutalement
devant l’œil résolu des espaces
distendus par le songe.
Le Farghestan avait dressé devant
moi des brisants de rêve […]. »
Julien
Gracq, Le Rivage des Syrtes
toutes mes photos suivent une sorte de chronologie et précèdent celles de Philippe Marc que je mettrai en ligne demain... (pour éviter toute comparaison)
Ensuite, on continuerait à s’élever lentement, sans à-coups,
sans heurt, malgré les nombreux visiteurs. Au quatrième niveau, une terrasse à
ciel ouvert. Des tables, du jasmin, des chaises longues. L’omniprésence du
noir, du bleu. On continuerait à avancer dans le rêve sur la passerelle. Soit
effet de lecture de l’extrait de Gracq, soit l’étrange griserie de ce palais
noir au bleu dédié, on a l’impression de glisser sur un tapis roulant. Comme l’impression
aussi d’une utopie, d’un euphorie partagée. Et pas seulement entre bibi et
bobos, non, il y avait en ce premier jour de visite gratuite, toutes sortes de
Marseillais, et pas forcément de ceux qui vont habituellement au musée. Alors,
on se dirigerait vers la Place d’Armes du Fort Saint-Jean…
Et l’on se tairait finalement pour laisser place aux images
du rêve…
... le reportage continue demain...
Superbe bâtiment. Superbes photos.
RépondreSupprimeroui, pour le bâtiment et ses entours... quant aux photos, tout le monde en a fait, ce jour-là, et de belles (ou alors il fallait vraiment le faire exprès) mais de plus belles arrivent demain, d'un véritable photographe... merci pour ces mots Francis!
RépondreSupprimerMarseille montre qu'il n'y a pas que Paris ! Cela fait du bien.
RépondreSupprimerBelles photos et belle citation de Gracq...
Le point de vue de l'araignée; superbe !
RépondreSupprimeroh! du beau monde aujourd'hui! très honorée de votre présence en ces lieux à tous les trois... oui, ça fait du bien un peu aux Marseillais de voir de belles choses, de s'appeler "capitale" (fût-ce de la culture) une année... (ceci dit, j'aime Paris aussi)
RépondreSupprimerC'est vrai, ces photos sont magnifiques, tu sais voir en mots et en couleurs, et j'espère bien découvrir tout cela "en vrai" cet été...
RépondreSupprimerEsperluette
oui, Esperluette, espère aussi te faire découvrir tout ça cet été et d'autres lieux aussi...
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