Photo de Philippe Marc, prise le 03/06/2013 à Martigues (merci!) |
Dans le plus simple appareil, je ne saurais expliquer ce
qu’il y a. La mécanique en est trop complexe. Je sais seulement que la lumière
se transforme en pixels. Si je n’ai pas dit une ânerie, je ne saurais en dire
plus. L’appareil ne fait pas de phrase.
Il prend l’image que je lui demande de prendre et me montre parfois quelque
chose que je n’ai pas vu. C’est la surprise que je pressens, que j’espère, qui
me fait appuyer sur le déclencheur.
L’appareil photo ne fait pas de phrase mais j’aime bien les
mots sur les clichés. Une fois la photo chargée dans l’ordi, je lis des phrases
que je ne saurais expliquer. Ainsi, faut-il voir dans celle-ci la transformation
d’un « a » en « u » par l’érosion de l’autocollant ? C’est trop d’la bulle. Serait-ce
l’affirmation d’un excès de plaisir à ne rien faire ? La bulle qui tue est-elle
celle de trop ? Mais laissons ces bulles existentielles et attardons-nous
sur cet étrange noyé déshydraté – et dans le plus simple appareil – qui flotte
entre deux eaux du canal de Martigues. Un peu plus loin, une drôle de créature
orange à oreilles et museau noir, semble aussi errer entre deux eaux. On découvre plus tard qu’il s’agit d’un
ilotopien. Sur l’eau, les installations de la cité lacustre d’AnApOs d’ilotopie attirent les pédalos et l’œil de
l’appareil. Je presse docilement sur le bouton.
Je ne vois rien que l’eau, la lumière, les reflets de la lumière
sur l’eau, je m’éblouis, m’aveugle les yeux sur la laideur, me délecte à vivre
cette première journée, chaude et vacante, dans cette ville d’eau, d’ocres
roses, où le bar de la marine s’appelle le bar de la marine, et annonce sur une
ardoise que la terrasse est à l’abri du vent. Il vaut mieux le voir écrit en
lettres rouges car c’est pas si évident que ça quand on est attablé à la dite
terrasse… Le vent tombé, on a presque trop chaud, on se prend à rêver de
s’allonger au bord de l’eau dans le plus simple appareil…
dans cette ville de carte postale, même les vraies gens y mettent leur petite touche personnelle... désolée pour la banalité des photos (sauf la première de Philippe) (et encore je me suis retenue d'en mettre davantage) allez encore une pour les couleurs...
et pour la couleur locale...
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