mercredi 5 juin 2013

dans le plus simple appareil


Photo de Philippe Marc, prise le 03/06/2013 à Martigues (merci!)



Dans le plus simple appareil, je ne saurais expliquer ce qu’il y a. La mécanique en est trop complexe. Je sais seulement que la lumière se transforme en pixels. Si je n’ai pas dit une ânerie, je ne saurais en dire plus.  L’appareil ne fait pas de phrase. Il prend l’image que je lui demande de prendre et me montre parfois quelque chose que je n’ai pas vu. C’est la surprise que je pressens, que j’espère, qui me fait appuyer sur le déclencheur.



L’appareil photo ne fait pas de phrase mais j’aime bien les mots sur les clichés. Une fois la photo chargée dans l’ordi, je lis des phrases que je ne saurais expliquer. Ainsi, faut-il voir dans celle-ci la transformation d’un « a » en « u » par l’érosion de l’autocollant ? C’est trop d’la bulle. Serait-ce l’affirmation d’un excès de plaisir à ne rien faire ? La bulle qui tue est-elle celle de trop ? Mais laissons ces bulles existentielles et attardons-nous sur cet étrange noyé déshydraté – et dans le plus simple appareil – qui flotte entre deux eaux du canal de Martigues. Un peu plus loin, une drôle de créature orange à oreilles et museau noir, semble aussi errer entre deux eaux.  On découvre plus tard qu’il s’agit d’un ilotopien. Sur l’eau, les installations de la cité lacustre d’AnApOs  d’ilotopie attirent les pédalos et l’œil de l’appareil. Je presse docilement sur le bouton.



Je ne vois rien que l’eau, la lumière, les reflets de la lumière sur l’eau, je m’éblouis, m’aveugle les yeux sur la laideur, me délecte à vivre cette première journée, chaude et vacante, dans cette ville d’eau, d’ocres roses, où le bar de la marine s’appelle le bar de la marine, et annonce sur une ardoise que la terrasse est à l’abri du vent. Il vaut mieux le voir écrit en lettres rouges car c’est pas si évident que ça quand on est attablé à la dite terrasse… Le vent tombé, on a presque trop chaud, on se prend à rêver de s’allonger au bord de l’eau dans le plus simple appareil…









dans cette ville de carte postale, même les vraies gens y mettent leur petite touche personnelle... désolée pour la banalité des photos (sauf la première de Philippe) (et encore je me suis retenue d'en mettre davantage) allez encore une pour les couleurs...



et pour la couleur locale...

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