On dit qu’chuis pas
très fute-fute, la preuve faut l’dire
deux fois, pour être chûr que mon cerveau gris (on m’a dit que ma matière à
réfléchir à moi elle est grise) imprime l’information. Ch’comprends pas
pourquoi l’accent aigu de futé
disparaît d’ailleurs. Ailleurs d’accord mais où ? Ch’crois qu’ch’est à cause de mon cul-i. Cha me pose pas trop de
problème dans la vie sauf que ch’ai pas de suite dans les idées. Par exemple
quand je fais une phrase un peu trop longue, souvent, au bout d’un moment
ch’sais plus ce que j’voulais dire… J’oublie les points importants et en fin de
phrase ; n’empêche que j’écris des
livres ; j’ai un i-book car ch’sais taper sur un clavier d’ordinateur–ch’sais
aussi que le « i » ç’est pour informatique
comme dans cul-i parce qu’on est
mieux assis pour informatiquer. Ch’aime
bien écrire des mots qui font des histoires et ch’trouve ça joli toutes les
vagues rouges sous les mots – pourquoi cha l’fait pas partout ? ch’m’applique pourtant;
je reviens en arrière et j’corrige pour que cha devienne plus rouge mais des
fois, ch’sais pas pourquoi, cha reste sans rien.
Et puis y a mon
problème de chuintement à l’oral. Cha me chêne pas mais les autres ne me
signifient pas. Ch’est pour cha que ch’écris. Ch’a ch’entend pas. Che
reprends : on dit que chuis pas très fute-fute
et pourtant on m’appelle comme cha.
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