Texte écrit pour l'atelier d'hiver François Bon, "vers un écrire film" #2, "j'ai trois souvenirs de films"
#Paris #1968
Un nom à rallonge – 6 syllabes - écorché plusieurs fois
avant d’être syllabé/prononcé clairement : le Ki-no-pa-no-ra-ma ajoute à
la merveille de cette première fois. L’écran géant, panoramique, le son, tout
est grand. Paris, on n’y habite pas. On y vient pour le dentiste et les
courses. Cette fois-ci, la mère a décidé pour ses filles : « Le livre
de la jungle » au Kinopanorama. Me gargarisant de ce nom – pas trop de
souvenir du cinéma en lui-même – ne pense pas y être retournée, je me cale dans
ce grand fauteuil. Il en faut peu pour
être heureux… Pas sûre… seulement consciente du privilège du moment et du
moelleux du siège. Aie confiance…
l’immensité des cercles dans les yeux de Kaa.
#Beaumont-sur-Oise #1970
Le Palace dans la ville de banlieue où l’on habite. Le seul
cinéma de la ville – façade rouge - fronton blanc - cercles dorés – plus tard
Eddy Mitchell y tournera « La dernière séance » où ma sœur fera de la
figuration. On va y voir – encore avec ma sœur cadette – c’est la condition
pour avoir le droit d’y aller – « Peau d’âne » de Jacques Demy – mais
à l’époque on ne sait pas que c’est Demy – on va voir Catherine Deneuve, ça
oui, comme on ira voir un film de Bebel « Le Magnifique » ou un autre
« Le ». Souvenir émerveillé de la robe couleur du Temps, je revois
encore le magnifique bleu vert moiré de cette robe ( lorsque je lisais le
conte, j’avais justement du mal à me l’imaginer contrairement aux robes couleur
de lune et de soleil). Le cinéma de mon enfance-adolescence sera bientôt taxé
de ringard et nous préfèrerons aller
en bande au nouveau complexe multisalles à Cergy.
#Paris #1977
Découverte d’un petit ciné rue Monsieur-le-Prince, qui ouvre
ses portes à 10h pour les premières séances. Erreur d’aiguillage post-bac
(école de tourisme par défaut), je sèche les cours (sauf les cours d’histoire
du cinéma) et passe mes journées à regarder plusieurs fois d’affilée des films
comme « The Phantom of the paradise » ou « Les Indiens sont
encore loin » avec Isabelle Huppert et Christine Pascal. Qu’est-elle
devenue Christine Pascal ?
retrouvé avec plaisir après l'avoir lu sur tiers-livre (très bien de sécher pour la rue Monsieur le Prince… dommage je ne devais plus la fréquenter.. quoique) - faudrait que j'essaie de mettre en mots les trois cinémas auxquels j'ai pensé en regardant/écoutant la vidéàà
RépondreSupprimermais je me souviens très bien de ce film! Hélas, je me souviens aussi que ma fille qui avait 10 ans à l'époque s'y était terriblement ennuyée et moi, pauvre sotte! je l'avais grondée! Mea culpa... Gisèle
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