déclaration de revenantes

photo prise à Fontaine-de-Vaucluse, le 28 mai 2013

Ayant égaré (ou n’ayant pas reçu ?) ma déclaration de revenus (papier), je ne paniquais pas, me disant que je pourrais toujours déclarer  mes revenus en ligne, ce que j’ai tenté de faire hier après avoir rédigé les appréciations des bulletins trimestriels. Or, on me réclame trois numéros dont celui de télédéclarant censé figurer sur ma déclaration papier que je n’ai pas/plus. J’ai remué ciel et terre de ma pièce à papiers (appelée un jour bureau), fait table rase de cuisine et c’est alors qu’il est revenu, fanfaron et fier-à-bras, le découragement. Je sais que ça peut paraître bizarre mais mon découragement est ainsi, il arrive sans prévenir, arpente mon territoire en terrain conquis et me nargue en chantonnant. J’ai fait mine cependant de ne pas l’avoir vu et j’ai continué à chercher dans mon fouillis. En vain. Découragement a fait place à chagrin, colère, panique…

Je déclare ici tout ce qui m’est revenu en pleine gueule ; oui, les revenantes sont revenues, mes éternelles ennemies, à commencer par mauvaise foi (l’ai-je vraiment reçue cette déclaration ? la poste a-t-elle fait son travail ? quelqu’un me veut du mal et m’a lancé un mauvais sort), nostalgie (l’impossible retour à l’enfance sans administration, le regret d’un âge d’or où je baignais en poésie – pas si vieux que ça), et déprime (l’air redevient doux, invite à la légèreté, à tours et détours dans paysages dépaysés). Je déclare cette journée et la prochaine foutues. Je déclare les revenantes revenues. Elles me demandent un chiffre que je n’ai pas. 

(penser à relire Kafka)