lundi 28 mars 2016

Entre deux nuits / 2

photo Philippe Marc


Lui, je l’ai rencontré entre deux nuits, la première et la deuxième, plus exactement à la fin du jour de la deuxième nuit – les grands disent entre chien et loup – pas compris pourquoi… peut-être parce qu’ils ne savent plus qui apprivoiser à ce moment-là. La nuit, on dit que les chats sont gris et les souris, elles dansent le tango, go-go ? Moi, je pense pas qu’elles dansent le tango, je crois que c’est le menuet des trotte-menu. Où est mon œuf ? (l’œuf est important dans mon histoire avec lui et ce moment espacieux entre chien et loup aussi – un moment esblouissant et especial aussi, si-si). Je disais quoi ? Ah oui l’œuf ! Ils disent que je perds souvent le fil – Solaria a encore perdu le fil – mais ils ne disent pas le fil de quoi – coua-coua, ni de quelle couleur. Du moment que je ne perds pas l’œuf ou que je ne le casse pas, tout va bien. Mon œuf est carmin et russe – comme moi – sauf que moi je suis plus russe que carmin, main- main.

Lui, l’écrivain, il dit qu’il s’appelle Poucet-Poucet mais je crois qu’il s’appelle Aimé Brouillard. Il pense que je lui raconte des histoires. Lui, il en écrit, cri-cri. Quand je l’ai rencontré entre la première et la deuxième nuit, j’étais espécialement triste car j’avais appris la mort (C’est comme la vie mais en plus immobile et plus sérieux – un chien mort ça joue plus avec vous –vou-vou) et je trouvais pas ça drôle du tout –toutou.


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