lundi 1 janvier 2018

cut-up 17 (références)



Hier, quelques heures avant la fin de 2017, fanfaronnant, par défi, j'ai commencé ce cut-up de 17 phrases de p.17, sans savoir qu'il y aurait une phrase prémonitoire qui couperait mon élan, la 7e, dans l'escalier. Voici aujourd'hui les références de ces phrases.

Ne tire pas de conclusions hâtives sur ce que tu vois et entends.
Un autre jour un gâteau.
Je vous demande de croire cela.
Le carouge et les autres oiseaux s’étaient tus. 
Il se serait alors demandé ce qu’il faisait dans ce coin si loin de chez lui.
S’il y a un sens du réel, il doit y avoir aussi un sens du possible.
La chute n’en finit pas.
Tout est propre.
Au début, vingt pieds d’herbe abrupte séparaient le mur ouest du chemin.
Sa compétence, quelquefois brouillonne, le conduit à accumuler les informations de botanique et d’ichtyologie, en particulier pour les paysages et les fleuves africains, les lacs sahariens, à citer le nom grec du chiendent, aghrôstis, et à l’attribuer à une langue berbère du désert.
La terre chantait toujours.
Avec ce même regard qui semblait dire qu’ils avaient déjà traversé trop de cauchemars pour pouvoir être sauvés tout à fait.
C’est très beau, très pathétique et presque comique parfois : ces ardents remerciements à Dieu au milieu des gravats…
C’est que c’est une longue histoire.
Il avance tendu de force et de douleur, endurant dans l’air épais, beige et bistre, qui filtre entre les troncs et les bosquets.
LE PANTIN. Mais c’est pas vrai !
Cette absence d’histoire m’a longtemps rassuré : sa sécheresse objective, son évidence apparente, son innocence, me protégeaient, mais de quoi me protégeaient-elles, sinon précisément de mon histoire, de mon histoire vécue, de mon histoire réelle, de mon histoire à moi qui, on peut le supposer, n’était ni sèche, ni objective, ni apparemment évidente, ni évidemment innocente ?

Ne tire pas de conclusions hâtives sur ce que tu vois et entends. Don DeLillo, Zero K
Un autre jour un gâteau. Pommerat, Le petit chaperon rouge
Je vous demande de croire cela. Jean-Marie Koltès, Quai ouest
Le carouge et les autres oiseaux s’étaient tus.  Pierre Pelot, Debout dans le tonnerre
Il se serait alors demandé ce qu’il faisait dans ce coin si loin de chez lui. Russell Banks, Un membre permanent de la famille
S’il y a un sens du réel, il doit y avoir aussi un sens du possible. Musil, L’homme sans qualités, tome 1.
La chute n’en finit pas. Jean-Luc Seigle, Femme à la mobylette.
Tout est propre. Robert Walser, Retour dans la neige.
Au début, vingt pieds d’herbe abrupte séparaient le mur ouest du chemin. H.P. Lovecraft, La maison maudite suivi de Celui qui hante la nuit.
Sa compétence, quelquefois brouillonne, le conduit à accumuler les informations de botanique et d’ichtyologie, en particulier pour les paysages et les fleuves africains, les lacs sahariens, à citer le nom grec du chiendent, aghrôstis, et à l’attribuer à une langue berbère du désert. Idrîsî, La première géographie de l’Occident.
La terre chantait toujours. Barney Norris, Ce qu’on entend quand on écoute chanter les rivières.
Avec ce même regard qui semblait dire qu’ils avaient déjà traversé trop de cauchemars pour pouvoir être sauvés tout à fait. Laurent Gaudé, Eldorado.
C’est très beau, très pathétique et presque comique parfois : ces ardents remerciements à Dieu au milieu des gravats… Valère Novarina, Voie négative.
C’est que c’est une longue histoire. Jean-Christophe Rufin, Le tour du monde du roi Zibeline.
Il avance tendu de force et de douleur, endurant dans l’air épais, beige et bistre, qui filtre entre les troncs et les bosquets. Thomas Vinau, Le Camp des autres.
LE PANTIN. Mais c’est pas vrai ! Joël Pommerat, Pinocchio

Cette absence d’histoire m’a longtemps rassuré : sa sécheresse objective, son évidence apparente, son innocence, me protégeaient, mais de quoi me protégeaient-elles, sinon précisément de mon histoire, de mon histoire vécue, de mon histoire réelle, de mon histoire à moi qui, on peut le supposer, n’était ni sèche, ni objective, ni apparemment évidente, ni évidemment innocente ? Georges Perec, W ou le souvenir d’enfance.


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