dimanche 3 juin 2018

parabole



Dehors, un bouquet de fleurs prend la pluie. Ce sont des fleurs artificielles parmi lesquelles on reconnaît des roses blanches – toi qui les aimes tant– des roses rose pâle, des œillets et des marguerites – sortes de– et d’autres inconnues – ersatz de fleurs. Aucune ne sent quoi que ce soit et toutes ont l’air en plastique – plastique impeccable. On me les a offertes le jour de la fête de mère mais ce n’étaient pas des enfants miens. Juste des élèves comédiens qui remerciaient leur prof à la fin du spectacle. Les enfants n’y sont pour rien. Ni les fleurs d’ailleurs. Au bout d’une semaine, pas la moindre velléité de faner ou de commencer à finir. On dirait des fleurs en plastique. Alors, j’ai décidé de leur apprendre la nature. Je les ai sorties dans ma friche de jardin, sous le jasmin. Lui, c’est le contraire. Orgie de fleurs graciles et légères, parfum entêtant, sensualité offerte en abondance. Presque vulgaire le jasmin, mais si vivant. J’observe les fleurs de serre. Impassibles sous la pluie des petites fleurs blanches. Alors on me dira que l’anthropomorphisme a ses limites, claro que si, répliquerai-je, mais n’empêche… Qu’est-ce qui les empêche de devenir de vraies fleurs ? Qu’est-ce qui fait la beauté d’une fleur, d’une femme, d’une écriture ? Et, miracle, le temps d’écrire toutes ces niaiseries, les vilaines fleurs, les sans-âme et sans-parfum, baissent la tête vers la terre… deviennent éphémères, les roses surtout apprennent le secret de la beauté naturelle.


1 commentaire:

  1. les miennes sont trop vraies et pressées de le montrer, pointent le nez et se pâment d'épanouissement en moins de deux jours (mais les préfère aux fausses)

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